Gifle de Macron : Damien Tarel condamné à une peine ferme

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Un amateur de combats médiévaux a été condamné à quatre mois de prison après avoir is avoir giflé le président français Emmanuel Macron.
Damien Tarel a déclaré au tribunal qu'il s'agissait d'un acte impulsif, mais le procureur a affirmé qu'il s'agissait d'un "acte de violence délibéré".
Lors de l'audience, il a été affirmé Tarel adhérait à des politiques de droite ou d'extrême droite et était proche du mouvement des gilets jaunes.
Le président Macron a déclaré que l'attaque ne devait pas être banalisée mais que l'on devait garder le sens des proportions.
Il venait de quitter un lycée hôtelier de la ville de Tain-l'Hermitage (sud-est) lorsqu'il a couru vers une foule qui attendait derrière une barrière métallique.
Alors qu'il gifle le président, on entend Tarel crier "Montjoie et Saint-Denis ! A bas la macronie", en utilisant un obscur cri de guerre médiéval.
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L'incident a été immédiatement condamné par l'ensemble de l'échiquier politique français, à moins d'un an des élections présidentielles.
Les procureurs avaient requis 18 mois de prison pour agression d'un fonctionnaire. Les trois juges ont déclaré que Tarel devait être condamné à 18 mois de prison, dont 14 mois avec sursis. Ses quatre mois de prison commenceront immédiatement, mais le reste ne sera exécuté que s'il commet une autre infraction.
Un deuxième suspect qui a filmé l'incident est poursuivi pour possession illégale d'armes après que les autorités locales ont perquisitionné son domicile. Il est originaire de la même ville que Damien Tarel.
Qu'a dit Tarel au tribunal ?
Selon l'agence de presse AFP, le prévenu s'est présenté au tribunal de Valence vêtu du même T-shirt vert que celui qu'il portait le jour de son arrestation.
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Interrogé sur la raison pour laquelle il s'en était pris au président, il a répondu qu'il avait envisagé de faire quelque chose de notable en attendant avec ses amis dans la voiture. Il avait auparavant envisagé de lancer un œuf ou une tarte à la crème, mais a insisté sur le fait qu'il n'avait pas envisagé de gifler M. Macron.
"Quand j'ai vu son regard amical et menteur, qui me cherchait en tant qu'électeur, j'ai été rempli de dégoût", aurait-il dit au tribunal.
Condamnant la politique du président, il a ajouté qu'il avait le sentiment de faire partie du mouvement anti-establishment des gilets jaunes, qui a organisé des manifestations anti-Macron pendant les premières années de sa présidence. "J'ai agi instinctivement", a-t-il affirmé.
Des amis avaient auparavant décrit Tarel comme apolitique et Le Parisien avait cité une source qui résumait sa politique à une "bouillie idéologique". Sa page Instagram le décrivait comme un ionné d'arts martiaux européens historiques, avec épée et armure.

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Son cri de guerre est peut-être plus connu aujourd'hui suite à son utilisation dans un film comique français de 1993 intitulé Les Visiteurs.
Ce que dit Macron
Le président français avait auparavant qualifié l'agression d'isolée, tout en soulignant qu'il ne fallait pas laisser des "personnes ultra-violentes" détourner le débat public.

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Lors d'une conférence de presse jeudi, avant la participation de la aux championnats européens de football, il est allé plus loin.
"Il y a eu des moments de très forte tension et de violence dans notre pays que j'ai eu à vivre en tant que président, lors de la crise des gilets jaunes. Mais la société est dans une situation différente aujourd'hui."
Il a précisé qu'il avait décidé de ne pas engager lui-même une action en justice, préférant s'en remettre au système judiciaire.